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Ballades, poèmes et complaintes  ​

 

BALLADES, POEMES ET COMPLAINTES 

 

 

 


Cristina Delume est une chanteuse qui a déjà une belle carrière derrière elle, sans remonter aux années 70 où elle chante de la musique sud-américaine, je citerai ses deux derniers CDs : celui du groupe Calicanto au répertoire hispanophone, (à ne pas confondre avec le groupe nord-italien de même nom) que j'avais chroniqué dans Trad. magazine et, surtout, celui chez Cinq Planètes, auquel un de mes collègues de Trad. Magazine avait accordé les Bravos (n°105) : un CD en duo avec le flûtiste Bernard Wystraëte sur un répertoire ancien et traditionnel espagnol et juif. Un CD qui lui avait valu de se produire à Saint-Chartier en 2005. Je vous explique tout cela pour que vous compreniez pourquoi j'ai demandé à chroniquer cet album et pour vous expliquer que c'est avec une certaine surprise que j'ai découvert que le présent CD qui n'a pas grand chose à voir avec les précédents puisqu'il est consacré à la chanson française, du XXème siècle essentiellement (si l'on excepte la Complainte de Mandrin et Vive la rose), thème dans lequel se fondent parfaitement quatre chansons dont elle est l'auteur. Si je parle de chanson du XXème siècle, c'est que le répertoire va de La complainte de la Butte à Ferré en passant par Aragon, avec un côté très années 70-80 dans l'interprétation, qui me fait penser, par exemple, à Francesca Solleville. La voix un rien sévère de Cristina Delume la rend d'ailleurs plus efficace dans les chansons plutôt revendicatives et enflammées que dans le répertoire plus mélancolique. Les accompagnements sont toujours assurés par B. Wystraëte avec l'appui d'une accordéoniste (un petit côté E. Schaaf) et d'un guitariste. Un CD qui n'a rien de trad mis à part les deux titres cités plus haut, la Complainte de Mandrin étant d'ailleurs joliment interprétée, de façon un peu plus insolente que le ton pompier souvent de mise. Un CD pas vraiment dans l'air du temps non plus, mais cela fait du bien de réentendre des chansons avec des textes qui justifient leur existence…
J-L. Matte, Infos Muses, L'Autre Distribution

 

DUO POUR UN QUATUOR

 

 

 

Duo pour un quatuor d'après Lawrence Durrell (1912-1990). Cristina Delume (chant, récitante), Bernard Wystraëte (musique originale et instrumentation). (MAP 019)
            Voilà un concept original pour une approche poétique contemporaine de la musique : à partir de textes extraits de L'Esprit des lieux et L'Ombre infinie de César, de Lawrence Durrell, Cristina Delume et Bernard Wystraëte ont imaginé un récital vocal et instrumental inspiré de la sensualité méditerranéenne pour laquelle Durrell avait fini par se fixer dans le sud de la France. Le plaisir des corps nourris de soleil, du mistral et des tempêtes, des tumultes de la vie qui se goûte ou se dévore ; la fascination des corridas, la grandeur mystérieuses des femmes du Sud... autant de sensations et d'images qui se mêlent en un savant "entrelacs musical" que n'auraient pas désavoué les troubadours d'antan. Les engagements musicaux de Cristina Delume y font d'ailleurs songer : auteur-interprète, chanteuse itinérante des compositions de Chango Farias Gomez (rénovateur du folklore argentin), fondatrice du groupe Araï (où elle chante en guarani), impliquée dans de nombreux spectacles de poésie et musique, librettiste d'oeuvres lyriques contemporaines, créatrice du groupe Calicanto, traductrice des mémoires de Victoria Kamhi (épouse du compositeur Rodrigo - Voir  notre rubrique Livres)... Sa voix sonne avec force et clarté, vive et ensoleillée, riche de cet entrain qui permet les belles découvertes. Bernard Wystraëte a plus d'une corde à son arc, pratiquant la flûte traversière, le piano, le saxophone, la percussion, la composition et la direction d'orchestre. Il s'attaque cette fois à la musique électronique, un peu à contre-courant de textes assez classiques aux élans parfois romantiques, mais qui suggère librement les passages répétitifs du vent, l'étrangeté du pays des cigales parfois troué de silence. Une curiosité intéressante... qui gagnerait à posséder une notice plus étoffée. Pour ceux qui voudraient le découvrir, qui était Lawrence Durrell, quel fut son parcours ? Pourquoi le Sud ? On l'apprendra en cherchant soi-même, bien sûr, les détails de la vie de ce diplomate romancier poète essayiste né aux Indes, talentueux évocateur des lieux et  toujours à la recherche du soleil. De même, une indication précise des plages de l'album ne serait pas négligeable car il faut souvent compter pour savoir où l'on se situe. Mais... la démarche en vaut la peine !
 
(Ramifications - Isabelle Françaix, Bruxelles, le 23 février 2005)

 

 

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